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Préparer les jeunes à réussir

Gerry Watson, directeur administratif, et la Dre Janelle Hawes, directrice des services cliniques, Santé mentale dans le contexte judiciaire et de la justice pour les jeunes

En réponse au profil changeant des jeunes admis au programme de la santé mentale dans le contexte judiciaire et de la justice pour les jeunes de Kinark, l’équipe du Centre Syl Apps pour les jeunes s’est concentrée sur la consolidation de son approche interprofessionnelle du traitement l’année dernière. Des investissements ont également été effectués dans la formation du personnel afin de partager les pratiques exemplaires et de solliciter la participation active du personnel dans la promotion d’une culture plus diversifiée et plus inclusive, qui soit à la fois accueillante et respectueuse.

En tant que ressource provinciale, le Centre Syl Apps pour les jeunes est un établissement en milieu fermé de la santé mentale dans le contexte judiciaire situé à Oakville, en Ontario, qui dessert une population diversifiée ayant des besoins très complexes, notamment en matière de santé mentale. Des jeunes de toute la province sont aiguillés vers nos services par les tribunaux, par les hôpitaux et par d’autres prestataires de services communautaires. Certains sont des jeunes à risque qui, pour des raisons de santé mentale et d’autres problèmes de la vie, ont besoin d’un environnement sécuritaire, en milieu fermé, où ils peuvent obtenir le traitement dont ils ont besoin. D’autres ont eu des démêlés multiples avec la justice. Eux aussi ont souvent des problèmes de santé mentale qui nécessitent une intervention interprofessionnelle intensive.

Selon la Dre Janelle Hawes, psychologue et directrice des services cliniques, « nous effectuons une évaluation interprofessionnelle complète, qui comprend des évaluations psychiatriques et psychologiques, de tous les jeunes à leur arrivée. Les résultats permettent à l’équipe d’obtenir des renseignements cliniques et des précisions diagnostiques dont elle a besoin pour élaborer les préparations cliniques et les plans de traitement individuels, qui comprennent les objectifs des jeunes et qui sont élaborés en collaboration avec les jeunes, les membres de leur famille et les intervenants communautaires qui pourraient être concernés par la prestation des soins. »

Les membres de l’équipe interprofessionnelle qui, outre les agents externes responsables du traitement de cas et les membres de la famille, peuvent comprendre un psychiatre, un psychologue, un travailleur social, un infirmier praticien, un infirmier autorisé, des travailleurs auprès des enfants et des jeunes, des thérapeutes en arts et loisirs, un coordonnateur de cas cliniques et des travailleurs de transition. Ils apportent tous leurs contributions au plan de traitement en utilisant leurs propres compétences spécialisées d’une manière qui correspond aux besoins et aux objectifs du traitement des jeunes.

« Lorsque l’ensemble de l’équipe est conscient qu’un jeune est sujet, par exemple, à des excès de colère et d’agression, il peut chercher ce qui déclenche ce comportement et intervenir au besoin pour l’aider à identifier les situations ou les scénarios qui provoquent ces réactions, en comprendre les raisons ainsi que leur fonction pour le jeune, explique la Dre Hawes. Ensuite, nous nous concentrons sur l’apprentissage par le jeune de stratégies de prise en charge plus adaptatives en vue de façonner un comportement approprié et positif. »

Selon Gerry Watson, directeur administratif de Syl Apps, les travailleurs auprès des enfants et des jeunes qui accompagnent les jeunes, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, jouent un rôle clé dans leur encadrement immédiat afin de renforcer les nouvelles compétences et les stratégies acquises au cours des thérapies individuelles et de groupe, qui sont fondées sur des données probantes et qui sont souvent sensibles aux traumatismes.

« Au cours de la dernière année, déclare Gerry Watson, nous avons davantage utilisé notre personnel opérationnel dans la mise en œuvre des plans de traitement. Puisqu’ils sont avec les enfants 24 heures sur 24, ce qu’ils observent à l’école, au gymnase et dans les unités où les jeunes résident et interagissent les uns avec les autres, et la façon dont ils s’impliquent avec eux sont importants. Leurs interactions et leurs observations sont enregistrées et transmises à l’équipe de soins cliniques lors de conférences de cas mensuelles. Les cliniciens peuvent alors conseiller le personnel sur la manière de traiter les nouveaux symptômes ou leur évolution. »

La Dre Hawes et Gerry Watson affirment que les programmes de santé mentale sécuritaires de Kinark se démarquent notamment par la profondeur et par l’étendue de l’expertise clinique du Centre Syl Apps pour les jeunes, par l’engagement des travailleurs auprès des enfants et des jeunes, et par l’environnement unique dans lequel les jeunes sont traités pour des périodes allant de 3 à 12 mois.

« Les jeunes ont un accès accru aux options de traitement et d’interventions thérapeutiques », explique la Dre Hawes. Bien qu’il s’agisse d’un établissement en milieu fermé, les jeunes à Syl Apps peuvent se déplacer plus librement et participer à différentes activités. Ils vont à l’école sur place, participent à des activités récréatives structurées et, lorsqu’ils ne sont pas en classe ou en traitement thérapeutique, ils peuvent découvrir des intérêts particuliers, tels que l’art, la musique, le yoga, le travail du bois, la poésie ou le jardinage. Bon nombre de ces programmes parascolaires sont proposés par des bénévoles de la collectivité afin que les jeunes aient la possibilité d’interagir avec des personnes qui ne font pas partie de l’équipe de traitement.

Si les jeunes ont besoin de se défouler, ils peuvent se rendre au gymnase, participer à une séance de zoothérapie ou faire une promenade à l’extérieur dans une enceinte en milieu fermé. Ils peuvent également participer à d’autres programmes conçus pour les jeunes de diverses orientations de genre, spirituelles et culturelles.

« Nous essayons de normaliser autant que possible les expériences vécues par les adolescents », explique la Dre Hawes. « Recréer la vie d’un adolescent typique dans un environnement thérapeutique est essentiel pour leur traitement » et pour leur réintégration communautaire réussie, ajoute Gerry Watson.

La préparation à la réinsertion sociale commence peu de temps après l’arrivée des jeunes au Centre Syl Apps, bien que leur destination à la sortie de l’établissement diffère en fonction de leur situation et de leurs objectifs personnels. Quoi qu’il en soit, la réintégration communautaire des jeunes est souvent un objectif principal du traitement et l’élaboration d’un plan pour les aider à réussir la transition est également un effort d’équipe impliquant tous les membres de l’équipe de traitement de Syl Apps et, dans de nombreux cas, les membres de la famille ainsi que d’autres prestataires de services communautaires.

« En préparation de leur sortie, tous les membres de notre équipe interprofessionnelle expliquent aux personnes qui travailleront avec les jeunes dans la collectivité le plan de traitement, les objectifs, les stratégies et les progrès réalisés, en plus de formuler des recommandations quant aux mesures futures à prendre, dit la Dre Hawes. Nous faisons de notre mieux pour préparer chaque jeune à réussir après sa sortie de l’établissement et pour le diriger vers les ressources et les soutiens communautaires dont il aura besoin pour préserver les acquis qu’il a réalisés ici et pour l’aider à atteindre ses objectifs à long terme. »